Description
Le quatuor I Folletti invité par le Festival des 4 sommets, interprète deux quatuors de Grieg et Ravel. Le norvégien Grieg et le basque Ravel ont composé deux chefs-d’œuvre.
Ces deux quatuors à cordes ont la particularité d’être les seules œuvres de musique de chambre écrites pour cette formation par les deux compositeurs.
Tout d’abord, Edvard Grieg (1843-1907) nourri par ses rencontres avec Liszt, Wagner, Tchaïkovski abandonne cependant la musique romantique pour sublimer le folklore de sa Norvège natale en 1877 où il vient de créer la musique de scène de Peer Gynt drame de son ami l’écrivain Henrik Ibsen, qui reste aujourd’hui l’œuvre la plus célèbre de la musique nordique. Et c’est en citant le thème d’une de ses mélodies sur un poème d’Ibsen, le Ménéstrel, que Grieg construit son prodigieux quatuor en sol mineur – thème que l’on retrouve dix ans plus tard dans le concerto pour piano. Modulant ce chant d’un bout à l’autre, Grieg apporte l’intensité, le souffle et les accents de danse populaire que les instruments à cordes rythment avec ardeur ou amabilité, et alterne avec justesse les tempos – il y en a huit en tout – pour susciter des émotions pleines de contrastes. Alors ce quatuor, dont Franz Liszt, le grand romantique, dira à la création « Voilà bien longtemps que je n’ai rencontré de nouvelle composition, surtout un quatuor à cordes, m’ayant intrigué autant que cette remarquable et admirable œuvre de Grieg » ouvre la porte d’un nouveau monde musical dont la musique française impressionniste se souviendra.
Un quart de siècle plus tard, Maurice Ravel (1875-1937), encore étudiant dans la classe de composition de Gabriel Fauré au Conservatoire de Paris, se lance dans la musique de chambre avec son unique quatuor en Fa Majeur qu’il dédie à son professeur. Ravel se souvient bien évidement du sombre quatuor de Claude Debussy créé dix ans plus tôt, mais il y met toute sa lumineuse fraîcheur juvénile et trouve déjà son style inimitable qui transcende les atmosphères. L’impressionnisme atteint des sommets ; candeur d’un premier mouvement tout en élégance, réminiscences d’une sérénade espagnole à la guitare pour le second et surtout ces étranges errances d’un petit Poucet perdu dans une forêt hostile pour le troisième, très lent, dont Debussy admiratif lui écrit « ne touchez à rien et tout ira bien ». Ravel rend hommage à Debussy, dans son dernier mouvement, une fulgurance, en miroir du quatuor du maître que l’on nommait Claude de France ! L’œuvre de Ravel, comme celle de Debussy reste aujourd’hui encore parmi les quatuors les plus joués en concert…
Ce sera le quatuor I Folletti, les lutins en italien, souvenir latin d’un Grieg nordique qui, une fois n’est pas coutume, a décidé d’apposer Ravel et Grieg, et ainsi de former avec la fougue de la jeunesse, une arche musicale entre notre culture française et celle de nos cousins du cercle polaire !
Tarifs
Participation libre.
Localisation
Le Bourg 63420 Anzat-le-Luguet